Actualité Juridique
Ne permettant pas de situer le juge sur l’intention des parties quant au choix du règlement du différend, est nulle, la clause d’arbitrage renvoyant à ‘’des règles de conciliation et d’arbitrage’’ qui seront suivies ‘’devant des tribunaux compétents"
Dans son jugement n°113 rendue le 13 juillet 2022, le Tribunal de Commerce de Niamey s’est prononcé sur la validité d’une clause d’arbitrage contenue dans le contrat liant les parties. Son incompétence avait été soulevée sur la base de ladite clause et en vertu de l’article 13 de l’AUA dont il ressort que, une juridiction étatique saisie d’un différend dans lequel les parties ont prévu une convention d’arbitrage doit se déclarer incompétente, à moins que cette convention ne soit manifestement nulle ou manifestement inapplicable. Sur analyse de ladite clause, le Tribunal relève que celle-ci ne précise pas d’une part si les parties ont convenu de recourir à un arbitrage ad ‘hoc ou un arbitrage institutionnel ; et d’autre part, les règles de procédure qui seront suivies notamment pour la désignation du ou des arbitres. In fine, le Tribunal estime que l’évocation dans la même clause ‘’des règles de conciliation et d’arbitrage’’ qui seront suivies ‘’devant des tribunaux compétents’’ ne permet pas de situer l’intention des parties quant au choix du mode convenu pour le règlement de leur différend. Dès lors, une telle clause est nulle et ne saurait remettre en question la compétence du Tribunal qui statuera au fond, sur le litige soumis à son appréciation.
Tribunal de commerce de Niamey, , no 113 du 13 Juillet 2022
A voir également :
Tribunal de commerce de Niamey , , no 108 du 13/07/2022
Tribunal de Commerce de Conakry , 1ère Section, no 167 du 16/06/2022
Cour d'appel de Commerce d'Abidjan , 1ère Ch., no 90/2022 du 24/03/2022
CCJA , 3e Ch., no 200/2020 du 28/05/2020
Texte(s) de loi appliqué(s) : Article 13 Acte uniforme révisé relatif au droit de l'arbitrage
Voir aussi

Doit être déclaré irrecevable, le recours en rétraction initié devant la CCJA en ce qu’une telle procédure qui ne saurait être confondue avec le recours en rectification d’erreurs et omissions matérielles, n’est pas prévue par le Règlement de procédure
Un recours en rétractation peut-il être initié devant la CCJA ? Cette dernière répond par la négative. Pour la Haute juridiction, une telle procédu...

La Cour d’appel qui confirme l’ordonnance de référé ayant alloué une provision à titre d’arriérés de salaire à un employé alors que la société était soumise à une procédure de redressement judiciaire expose son arrêt à la cassation
Une provision peut-elle être allouée par le juge des référés à un employé d’une société soumise au redressement judiciaire à...

Le délai de 15 jours pour saisir la CCJA en annulation de la sentence arbitrale court à compter de l’expiration du délai de 3 mois imparti à la juridiction compétente et non à compter du prononcé de la décision si cette dernière a été rendue hors délai
A quel moment court le délai de 15 jours imparti pour saisir la CCJA en annulation d’une sentence arbitrale si la juridiction compétente initialement saisie à cette fin a st...

Viole l'article 472 de l'AUDSCGIE et doit être cassé, l'arrêt qui déclare irrecevable l'appel interjeté par le DGA d'une SA alors que ledit DGA, désigné par le Conseil d’Administration, dispose du même pouvoir de représentation que le DG
La CCJA, dans son arrêt n°8/2024 a répondu à la question de savoir si le Directeur Général Adjoint peut représenter une Société Anonyme en ju...

Si l’expertise de gestion sollicitée porte sur des actes précis posés par le dirigeant social et que l’associé qui en fait la demande représente plus des 1/10e du capital social, le juge des référés fera droit à la demande soumise à cette fin
Le Tribunal de Commerce de Niamey s’est prononcé en matière d’expertise de gestion dans son ordonnance n° 22 rendue le 12 février 2024. En l’espèce, l...
0 commentaire(s)